La silver economy est la suite logique de l’évolution de notre mode de vie. L’amélioration de notre hygiène de vie et les progrès médico-techniques réalisés depuis le XIXe siècle ont permis d’augmenter l’espérance de vie des français. Les chiffres ont pratiquement doublé au cours du XXe siècle. En 2020, les femmes vivent en moyenne jusqu’à 85,1 ans (contre 49 ans en 1900) et les hommes jusqu’à 79,1 ans (contre 45 ans en 1900).
Les seniors, à comprendre les plus de 60 ans, représentent donc une part importante de la population. Et cette part ne fera qu’augmenter dans les prochaines décennies. Selon les chiffres communiqués par le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé :
- Le monde devrait compter 2 milliards de personnes âgées d’ici 2050 ;
- Les plus de 60 ans seront 20 millions en France en 2030 ;
- La silver économie pourrait entraîner 300 000 créations d’emplois nettes d’ici 2020 ;
- Le marché de la silver économie devrait représenter plus de 130 milliards d’euros en France en 2020.
Compte tenu de ces prévisions, le marché des services seniors constitue un levier économique fort. Nos aînés vieillissent mieux, ont des besoins croissants et consomment. Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), les plus de 50 ans représentent quasiment 50 % de la consommation totale en France.
La « silver économy » c’est quoi ?
C’est là qu’intervient la silver economy. Filière économique spécialisée dans le « bien vieillir », la silver economy a pour objet d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées en développant des produits et services adaptés à leurs besoins.
Quels secteurs sont concernés par la« silver économy » ?
Le champ d’application est assez vaste. Les acteurs concernés peuvent exercer aussi bien dans la santé, que dans la communication, dans la sécurité et l’autonomie, dans l’habitat, mais également dans les secteurs du tourisme, du travail et des transports.
Quels sont les territoires concernés par la« silver économy » ?
La part de personnes âgées n’est pas uniforme sur le territoire français. Actuellement, il a été constaté que les milieux ruraux hébergent une part plus importante de seniors que les villes. De plus, bien souvent, l’accès aux équipements adaptés et les financements sont réduits sur ces types de territoires.
La silver economy doit ainsi être privilégiée dans ces milieux.
La« silver économy » vise-t-elle tous les seniors?
Les pouvoirs publics distinguent trois catégories de personnes auxquelles se destinent ces produits et services :
- Les seniors «actifs » qui sont autonomes et indépendants ;
- Les seniors «fragiles » avec quelques limitations ou baisses de capacités ;
- Les seniors «dépendants » qui ont besoin d’aide pour accomplir les actes de la vie courante.
La« silver économy », une filière soutenue par l’État
L’État s’intéresse directement à ce secteur. En 2013, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, et Michèle Delaunay, assurant la fonction de ministre délégué aux Personnes âgées et à l’autonomie, ont créé le comité de filière « Silver économie » rassemblant les fédérations professionnelles, les pôles de compétitivité, des personnalités qualifiées, les collectivités locales, les opérateurs et agences de l’Etat et les représentants de l’Etat.
L’acte majeur de ce comité s’est traduit par la signature d’un contrat de filière le 12 décembre 2013 concernant la responsabilisation des acteurs de la filière dans le but de garantir l’avenir de l’industrie et des services et pour définir une vision commune sur son avenir.
Le contrat se divise en six grands axes
- Créer les conditions d’émergence d’un grand marché de la «Silver économie » ;
- Favoriser le développement d’une offre compétitive de la «Silver économie » ;
- Exporter les produits et les technologies de la «Silver économie » ;
- Professionnaliser les acteurs de la «Silver économie » ;
- Communiquer positivement sur les seniors et le bien vieillir auprès du grand public et des distributeurs ;
- Créer des innovations dans le champ de la «Silver économie ».
Parmi ces axes, nous retrouvons dix « Silvers actions » :
- Lancer une dynamique régionale avec les «Silver régions » ;
- Structurer le marché en labellisant les produits et technologies de la «Silver économie » afin de rassurer les consommateurs âgés et leurs familles sur leur qualité ;
- Adapter l’habitat en développant le logement connecté et la domotique ;
- Renforcer l’accompagnement des entreprises de la filière en matière de design et en structurant la «Silver économie » en France ;
- Faciliter le financement des entreprises et des pépites de la filière ;
- Faire de la France un leader à l’export des produits et technologiees de la «Silver économie » ;
- Lancer un plan métier ;
- Améliorer l’accueil des personnes âgées dans les points de vente et de distribution ;
- Faire connaître la «Silver économie » par une campagne de communication et la mise en place de show-room par le développement d’une offre de services numériques pour les seniors ;
- Créer des innovations majeures dans la «Silver économie » dans le cadre d’un concours mondial d’innovation.
La réalisation de ces objectifs repose sur la réunion des compétences des acteurs concernés, à savoir les entreprises, les établissements publics, les institutions financières, les groupes de protection et les fondations.
Dans le même registre, une loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Ce texte vise notamment à :
- Renforcer l’allocation personnalisée d’autonomie à domicile en augmentant le plafond du nombre d’heure d’aide ;
- Exonérer la participation financière des bénéficiaires de cette allocations qui ont de faibles revenus (mois de 800 euros par mois) ;
- Accorder du temps de répit pour les proches aidants ;
- Exiger plus de transparence pour les tarifs des EHPAD
- Moderniser les résidences autonomies ;
- Renforcer la communication sur le mandat de protection future.
Plus récemment, en janvier 2020, l’Etat a publié un nouveau rapport. Intitulé « Vieillir en bonne santé, une stratégie globale pour prévenir la perte d’autonomie 2020-2022 » et initié par l’ex-Ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Ce texte s’appuie sur une stratégie globale en faveur de la prévention de la perte d’autonomie. Comme le rappelle la Ministre, « La transition démographique nous conduit d’ici 2030 vers une société où les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Ce qui est devant nous, c’est une société au visage nouveau : une société de la longévité. » Face à cette évolution, la perte d’autonomie doit devenir l’exception.
Les actions envisagées se regroupent autour de six mesures phares :
- Les réflexes de prévention, notamment par le développement d’une application santé par Santé Publique France offrant une auto-évaluation des besoins, la fourniture de conseils personnalisés, ainsi qu’un rendez-vous prévention au passage à la retraite ;
- La préservation de l’autonomie par la mise en place de programme de dépistage ;
- La lutte contre l’isolement avec le lancement d’un label «Villes amies des aînés » ;
- La prévention de la perte d’autonomie liée à l’hospitalisation des personnes âgées, avec l’objectif zéro passage par les urgences pour les personnes dépendantes d’ici 5 ans ;
- La diffusion dans tous les territoires les innovations les plus probantes pour prévenir la perte d’autonomie des aînés : création d’un centre de ressources et renforcement des financements par les instances départementales.
Conclusion
La prise en compte et la réponse aux besoins des personnes âgées est devenue une priorité pour l’Etat. De nombreux textes ont été adoptés ces dernières années, dans l’objectif de veiller à préserver leur autonomie et à rallonger leur espérance de vie, que ce soit dans leur habitat personnel ou en établissement spécialisé.
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