L’Observatoire de l’Influence Responsable est un comité regroupant des marques, des agences et des plateformes dans le but d’adopter des actions à mettre œuvre pour améliorer les pratiques et de mesurer le degré de conformité de ces dernières. L’édition 2021 vient d’être publié par l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP). Ce rapport étudie le respect des règles éthiques et juridiques de la profession d’influenceur.
L’objectif de ce rapport est d’identifier les communications commerciales déguisées et de définir un plan d’action pour les conformer au respect des bonnes pratiques.
L’étude repose à la fois sur un dispositif d’intelligence artificielle et sur une analyse humaine. Une liste de 30 318 contenus postés en 2020 sur Youtube, Instagram et Tiktok par 7 013 influenceurs a été établie par logiciel sur une durée de trois mois. L’équipe de recherche a ensuite pris le relai pour analyser les résultats grâce aux questions suivantes :
- La publication concerne-t-elle bien une communication commerciale ? ;
- La publication respecte-t-elle bien la loi ?
Les résultats de l’analyse
Il ressort de cette analyse que la majorité des contenus présents sur les réseaux présentent au moins un début d’identification (73,4%). Néanmoins, 32,2 % sont améliorables en termes de clarté ou d’instantanéité.
A contrario, 26,6 % des publications ne dévoilent pas leurs intentions commerciales, représentant ainsi un quart des publications totales.
Enfin, le défaut de transparence a été d’avantage mis en évidence chez les influenceurs à faible audience (le taux de manquement passe de 12,6 % pour les influenceurs à plus de 1 million d’abonnés à 43,1 % pour les influenceurs de moins de 10 000 abonnés).
Le certificat
Sur la base des résultats obtenues, l’ARPP, avec le concours du Media Institute, lance un « Certificat de l’Influence Responsable ». Ce diplôme est destiné à sensibiliser tous les acteurs de la communication et à former les influenceurs aux bonnes pratiques.
Le coût de la certification s’élève à 49€/TTC. Une fois les frais versés, les candidats auront accès à des cours en ligne les renseignant sur les règles juridiques et éthiques à adopter
dans leur pratique. De nombreux thèmes seront abordés, tels que la transparence des partenariats, les règles à respecter pour les publicités relatives à la santé, les produits cosmétiques, les jeux d’argent, ou bien encore les grands principes éthiques de l’influence (loyauté, protection des enfants, décence, dignité….). Les connaissances acquises peuvent être testées via des modules questions/réponses.
Dès que le candidat se sent prêt, il passe la certification, dont la durée est évaluée à 15mn. Le certificat est délivré aux candidats récoltant a minima 60% de bonnes réponses. En cas d’échec, le/la candidat(e) a la possibilité de repasser l’examen gratuitement sous deux semaines.
Ce que l’on en pense
De nombreux scandales éclatent chaque jour dans la sphère de l’influence. Le manque de transparence et la promotion de produits litigieux sont bien trop souvent réalisés. L’initiative de l’ARPP et du Média Institut constitue une première étape dans la lutte contre ces dérives. Certains influenceurs ne savent pas qu’ils sont soumis à des règles strictes dans le cadre de leur pratique. Les modules du certificat permettront à ces personnes d’en prendre connaissance. Malheureusement, la délivrance d’un certificat n’est pas une garantie suffisante pour les consommateurs. Un diplôme ou une certification, quelle que soit la profession, ne garantit en rien une bonne pratique. La qualité et la bonne foi dans l’exécution des missions ne dépend que de la volonté propre de l’individu.
Même si le certificat n’est pas une garantie effective, il devrait néanmoins être demandé par les agences afin de légitimer leur sérieux. Il ne faut pas non plus oublier que l’agent est tenu de veiller de lui-même à la bonne conformité des partenariats qu’ils proposent à ses influenceurs. Son rôle et de les conseiller et de les protéger contre toute arnaque. Il y a donc un travail de prévention à effectuer sur les influenceurs mais également sur les personnes chargées de les représenter.
Pour rappel, les influenceurs ne respectant pas l’obligation de transparence risquent jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et jusqu’à 300.000 euros d’amende pour pratique commerciale trompeuse. Les sanctions s’avèrent être parfois bien plus efficace que la prévention. D’où la nécessité pour les institutions de les faire appliquer.
Enfin, la délivrance du certificat pourra également attester de la mauvaise foi des influenceurs en cas de litige en tant que professionnel averti.
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